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Deux Monochromes
19 décembre 2017

Pauvreté et travail des enfants

La pauvreté, renforcée par les politiques qui empêchent les parents de trouver un travail légal, met l'école hors de portée d'un grand nombre d'enfants déplacés et renforce la probabilité que les enfants travaillent. La pression exercée sur les enfants pour qu'ils gagnent de l'argent s'intensifie à mesure qu'ils grandissent. Même ceux qui travaillent sont souvent incapables d'avancer les frais nécessaires à une scolarisation dans le secondaire, comme les frais de scolarité dans les pays où l'enseignement secondaire n'est pas encore gratuit, ou les frais occasionnés par les uniformes ou les cahiers. Il est aussi fréquent que les coûts de transport soient plus élevés pour les écoles secondaires, moins nombreuses que les écoles primaires. Abandonner sa scolarité pour travailler peut être extrêmement dommageable pour les enfants et leur faire courir des risques inconsidérés : exploitation, environnements de travail dangereux ou violence. Au Liban, plusieurs agences humanitaires ont ainsi constaté, en 2015, une forte augmentation des pires formes de travail des enfants parmi les populations réfugiées. Human Rights Watch a interrogé des enfants qui avaient été blessés, attaqués ou arrêtés au travail. Quand les opportunités de trouver du travail qualifié ou d'accéder à l'enseignement supérieur sont limitées, comme c'est le cas dans le camp de Dadaab au Kenya où 13 % seulement des adolescents sont accueillis dans des écoles secondaires, les motivations d'intégrer l'enseignement secondaire sont moindres. Un sondage réalisé par les Nations Unies à Zaatari, le plus grand camp de réfugiés de Jordanie, indique que parmi les obstacles à l'éducation, on trouve notamment « un sentiment d'inutilité de l'éducation, dans la mesure où [les enfants syriens] ont peu de perspectives d'avenir ». Dans un autre camp, plus modeste, de Jordanie, les inscriptions à l'école secondaire ont baissé de moitié à l'automne 2015, peu après que trois étudiants admis à l'université eurent dû renoncer à s’inscrire parce qu'ils n'avaient pas les moyens de payer les frais. Permettre aux réfugiés de travailler peut contribuer à atténuer les effets négatifs de la pauvreté sur l'enseignement secondaire. Mais les pays hôtes sont souvent peu enclins, politiquement parlant, à prendre cette mesure de peur que les réfugiés ne prennent les emplois des nationaux. De fait, les réfugiés occupent souvent des emplois refusés par les nationaux et les protections accordées par les lois du travail peuvent aider à juguler la pression à la baisse sur les salaires qui résulte du travail informel. Même dans les pays comme la Turquie et la Jordanie qui donnent aux réfugiés un permis de travail, il n'est pas rare que des restrictions existent, qu’il s’agisse de quotas, de restrictions d'accès aux emplois plus qualifiés, ou encore de mesures comme les restrictions géographiques ou le fait de lier les autorisations de travail à un parrainage par une personne locale. Interdits de travail légal, les réfugiés syriens de Jordanie et du Liban dépendent largement d'une aide humanitaire insuffisante et sombrent plus encore dans la dette et la pauvreté – ce qui complique davantage l'envoi de leurs enfants à l'école. Des alternatives sont possibles. En Ouganda, où environ 500 000 réfugiés sont autorisés à travailler, choisissent où ils veulent vivre et ont accès aux écoles publiques, seul 1 % des intéressés est entièrement dépendant des aides.

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  • Deux Monochromes est mon petit blog de voyages, d'expériences, de coups de coeur et de coups de gueule sur la politique, l'économie et l'environnement. Ce sont donc les deux parties de la photos, qui me ressemble.
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